Le XXe siècle

Friday, March 24, 2006

Le XXe siècle

Le XXe siècle


Le XXe siècle commence avec début de la première guerre Mondiale dans le 28 juillet 1914 et se termine avec la dissolution de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) dans le 31 décembre 1991. Il se caractérise par la rivalité de deux superpuissances:Les États-Unis et l'URSS. On est entré au XXème siècle avec la rencontre des évenements politique et des mouvements littéraires, et par l’à-propos avec lequel l’Histoire fournit un découpage à l’évolution des letrres.

La littérature du XXe siècle a été profondément marquée par les crises historiques, politiques, morales et artistiques. Le courant littéraire qui a caractérisé ce siècle est le surréalisme, qui est surtout un renouveau de la poésie (André Breton, Robert Desnos...), mais aussi l'existentialisme (Albert Camus, Jean-Paul Sartre), qui représente également une nouvelle philosophie (L'existentialisme est un humanisme de Jean-Paul Sartre). La source première chez les artistes de ce siècle est en rapport avec les conflits politiques de l'époque. La guerre est ainsi présente aussi bien dans la poésie que dans les romans.En France, le Nouveau Roman ne concerne que peu d'écrivains. Après cela, plus aucun mouvement au sens strict ne réussit à émerger.
Au début du XXe siècle la littérature français commence à prendre une autre forme , comme la littérature XIX siècle. cette fois le mouvement ne commence pas d’une manière éclatante et impressionnante . IL s’est réalisé lentement et dans la confusion. Il n’existe pas d’école littéraire proprement dite. Cette école littéraire apparue vers 1880 , dont Valéry , Rimbaud , Mallarmé furent les précurseurs. Opposée au naturalisme, au Parnasse et au positivisme .elle s’efforça de fonder l’art sur une vision symbolique et spirituelle du monde, traduite par des moyens d’expression nouveaux et par un langage lourd de symboles, de correspondances et de mystères. Il faudra des années d’efforts nourris par L’angoisse et le désastre causé par la première Guerre mondial (1914-1918), pour que le nouvel esprit prenne forme. Sur certains points on suit la leçon du siècle précédent. Du symbolisme on garde le goût d’un art voilé et la hantise du mystère. Au naturalisme on emprunte ses habitudes d’observation minutieuse. Mais le positivisme et le scientisme tombent en désuétude.
Courant de pensée du XXe siècle dominé par la personnalité d’Auguste Comte qui se caractérise par une volonté de s’en tenir aux méthode des sciences . le positivisme veut se limiter à l’étude des faites et éviter tout verbalisme . Il accorde une grande importance à l’étude des phénomènes sociaux .Naturalisme au sens esthétique, est synonyme de réalisme et l’opposé d’idéalisme et constitue une conception de l’art qui se donne comme règle de prendre la nature telle quelle pour modèle, notamment en littérature , de décrire les mœurs et les passions humaines actuelles dans leur réalité nue. Chez Zola, le naturalisme à appliquer à l’étude de la vie humaine les procédés de la méthode expérimentale telle qu’elle s’est constituée chez Claude Bernard. Scientisme est terme polémique désignant une disposition d’esprit qui considère la science comme capable , au moins potentiellement , de résoudre tous les problèmes que l’homme peut légitiment se poser tant dans le domaine de la connaissance que dans ceux de la morale , de la vie social et politique .

A cette date Anatole France , Bourget , Barrés tiennent encore les première places .Toutefois entre 1920 et 1930 , leurs œuvres cessent de plaire . Mais certains écrivains un peu plus jeunes , Claudel , Gide , Proust , Valéry , gagnent en réputation et en influence .Il sont les initiateurs de la révolution littéraire du XXe siècle, vers laquelle la littérature français va tendre désormais . la littérature français avait , au cours des siècles , aimé et recherche la raison et la clarté . Sous la double influence du symbolisme et de la philosophie de Bergson . L’œuvre et la pensée de Bergson ont eu une influence profonde sur la littérature du début XXe siècle .Cette influence s’explique d’une façon générale par le fait que Bergson a éxprimé, avec plus de bonheur que d’autres , une réaction alors vive contre le scientisme et le positivisme , et sur le plan littéraire , par l’invention dans son œuvre d’une philosophie expérimental de la durée . il croit que l’homme peut avoir accès directement à la réalité du moi et des choses grâce à l’intuition .Il a assurément des adversaires . Julien Benda défend contre lui les droits de l’intelligence.

Pendant Depuis 1998 et la parution des Particules élémentaires de Michel Houellebecq, certains jeunes auteurs se déclarent proches de cet écrivain. On peut ainsi considérer qu'il est devenu le chef de file d'une école littéraire, malgré lui. Nancy Huston, dans son dernier essai, rapproche Houellebecq du nihilisme des années 50-60 ( Beckett, Cioran), et fait une critique acerbe de ses romans dans son ouvrage Professeurs de désespoir.

D'autres écrivains en parallèle, durant la dernière décennie, utilisent sciemment le procédé de l'autofiction pour renouveler le genre romanesque (Christine Angot par exemple). Terme inventé par Serge Doubrovsky en 1977, l'autofiction est une sorte d'autobiographie romancée, qui rapprocherait ces écrivains des romantiques du XIXe siècle. On peut aussi regrouper quelques écrivains dans une nébuleuse de l'intime (Alice Ferney, Annie Ernaux, Olivia Rosenthal, Anne Wiazemsky).

Globalement, la littérature française écrite à la charnière des XXe et XXIe siècles se désengage du politique et se replie sur l'intime ou l'anecdotique. Elle tend à ne plus se voir comme un vecteur de critique et de tranformation du monde, à quelques exceptions près évidemment (Houellebecq ou Dantec).

Par ailleurs, notons que la poésie, malgré une évidente confidentialité, n'est pas en reste par rapport aux turbulences romanesques. Le temps des écoles et des manifestes est terminé, ce qui ne permet pas pour autant de conclure à un assechement, à une crise de la création. Des œuvres aussi singulières que celles de Christian Prigent, Jean-Pierre Verheggen ou Michel Deguy en témoignent.

L'hypermédiatisation de certains auteurs est un problème qui a tendance à troubler le jugement sur les qualités littéraires. Il faut de toute façon du temps pour réussir à discerner les caractéristiques de la littérature à une époque donnée. Nous sommes encore trop proches du XXe siècle pour pouvoir émettre des jugements objectifs.

La Troisième République voit se constituer les grands partis politiques de droite et de gauche. Sur le plan diplomatique, les tensions montent entre la France et l'Allemagne. L'assassinat de l'archiduc autrichien François-Ferdinand en juin 1914 déclenche les hostilités : la guerre est déclarée. Après quatre années de conflit, la France sort ruinée de cette Première Guerre mondiale qui cause la mort de plus d'un million trois cent mille hommes. À peine rétablie des séquelles du conflit, la France est affaiblie par la crise économique, issue du krach bousier de Wall Street d'octobre 1929. En 1933, l'Allemagne élit un nouveau chancelier, Hitler, décidé à faire de sa nation l'État le plus puissant d'Europe. La France veut éviter à tout prix un nouveau conflit. Sans succès : quelques mois après la signature des accords de Munich, la guerre est déclarée. Au printemps 1940, la France ne parvient pas à endiguer l'offensive allemande. L'armistice est signé le 17 juin. Le nouveau gouvernement s'installe à Vichy et collabore avec les nazis. La Résistance, d'abord informelle, se développe à partir de 1942. Mais il faudra attendre le débarquement du 6 juin 1944 pour que l'Allemagne, prise en tenaille avec la contre-offensive soviétique, capitule en 1945. Une nouvelle fois, la France sort ruinée de ce conflit. Aux horreurs de la guerres s'ajoutent deux nouveaux drames humains : la découverte des camps de concentration, et la première utilisation de l'arme atomique à Hiroshima et Nagasaki. Ces deux événements vont durablement ébranler l'opinion internationale. Mais, alors qu'une nouvelle carte du monde se dessine, l'opposition idéologique des deux grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et l'U.R.S.S., fait entrer l'Occident dans la période de "guerre froide". En dépit de conflits coloniaux en Indochine, puis en Algérie, la France connaît une période de forte croissance jusqu'aux années 1970. Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 provoquent un premier ralentissement de l'économie sans toutefois enrayer l'instauration d'une société de consommation qui, en dépit de la crise, se maintient.

La littérature du XXe siècle subit les profonds bouleversements qui secouent le siècle. La modernité crée un nouvel environnement pour les écrivains. Les nouvelles technologies de diffusion que sont tout d'abord la radio, puis la télévision, et enfin l'informatique, se développent parallèlement à l'industrie de la presse et de l'édition. On entre dans l'ère de la culture et de l'éducation de masse. Le marché du livre s'accroît considérablement . Dans ces conditions, l'écrivain est amené à se faire connaître à travers les médias. S'il refuse de se plier à ce passage obligé de la reconnaissance publique, comme par exemple Samuel Beckett ou Julien Gracq, il se condamne lui-même à créer une œuvre réservée à une élite.

La position des écrivains par rapport aux transformations politiques est donc capitale. Dès les années 1900-1910, les débats intérieurs qui agitent le pays, et en particulier l'affaire Dreyfus, créent un clivage dans le monde littéraire. Mais, par-delà cette affaire qui a cristallisé les divergence politiques, il y a, dans le monde littéraire, deux tendances principales. La première est conservatrice. On y trouve des écrivains patriotiques et religieux comme Charles Péguy (1873-1914), mais également d'autres qui, loin d'avoir été, dans un premier temps, socialistes et dreyfusards comme ce dernier, sont des nationalistes convaincus. C'est le cas, par exemple, de Maurice Barrès (1862-1923). La seconde tendance littéraire est marquée par les idées socialistes. C'est dans celle-ci que s'inscrit Anatole France (1844-1924) ou Romain Rolland (1866-1944). Toutefois, il existe également des écrivains inclassables comme Alain-Fournier (1886-1914), Pierre Loti (1850-1923), Valery Larbaud (1881-1957), ou Blaise Cendrars (1887-1961) qui restent en marge de ces influences politiques. Chacun à sa manière, ils trouvent un refuge dans l'idéalisme ou l'esprit d'aventure.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la littérature est marquée à la fois par les traumatismes du conflit, et par une effervescence créatrice. L'avant-garde se constitue dans le prolongement des initiatives d'un poète comme Apollinaire durant les années 1910. Au dadaïsme qui se développe autour de Tristan Tzara, succède le surréalisme durant les années 1920-1930 avec, à sa tête, André Breton. Des écrivains comme Robert Desnos (1896-1966) cherchent à rompre les règles formelles qui caractérisent le classicisme, et à introduire dans la littérature l'inconscient et le merveilleux. D'autres, comme Paul Éluard (1895-1952), ou Louis Aragon (1897-1982), partagent également dans un premier temps ces aspirations avant de renouer avec un certain "classicisme" dans de nombreux poèmes. L'influence des théories de Freud est l'une des principales origines de cette nouvelle forme d'écriture qui se veut en rupture avec une vision trop rationnelle de la création. Mais, durant les années 1930, l'adhésion des principaux écrivains au parti communiste crée des tensions au sein du groupe surréaliste qui bientôt se disperse. Toutefois, même si le surréalisme est un courant important durant ces années, les écrivains n'y sont pas tous rattachés : Marcel Proust, Paul Valéry, Paul Claudel, ou André Gide, pour ne citer qu'eux, sont à l'origine de nouveaux traitements, et de nouveaux thèmes qui marqueront durablement la littérature du XXe siècle.

La Seconde Guerre mondiale déchire la France. Certains écrivains comme Pierre Drieu La Rochelle (1893-1945), Robert Brasillach (1909-1945), ou Louis-Ferdinand Céline (1894-1961), adhèrent au régime vichyssois, alors que d'autres comme Vercors (1902-1991), André Malraux (1901-1976), ou Jean Paulhan (1884-1968) entrent dans la Résistance. Les années d'après-guerre sont marquées par de nouveaux courants nettement désillusionnés. On entre alors dans ce que Nathalie Sarraute appelle l'"ère du soupçon". Parce que le recours à l'arme nucléaire a, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, montré que l'espèce pouvait s'anéantir, les écrivains sont davantage préoccupés par la situation de l'homme dans l'univers. Et, parce que tout semble tendre vers l'absurde, l'homme est tenu d'agir pour acquérir une certaine densité. C'est le cas, par exemple, dans l'existentialisme de Jean-Paul Sartre, ou dans la littérature de l'absurde d'Albert Camus et d'Eugène Ionesco.

Si les auteurs ne traitent pas directement de l'homme, ils prennent comme objet d'étude la matrice même de la littérature : le langage. Dès lors, la littérature semble se retourner sur elle-même et sur son pouvoir signifiant. Ce phénomène est à rapprocher du doute qui s'empare des écrivains quant au rôle qu'ils peuvent avoir dans la société contemporaine. À cette tendance se rapportent le Nouveau roman, avec en particulier Alain Robbe-Grillet, Michel Butor et Marguerite Duras, mais également un mouvement comme l'Ouvroir de littérature potentielle (l'Oulipo) qui se réunit autour de Raymond Queneau et s'impose des règles d'écriture purement formelles.

Cet intérêt porté au langage suscite également le développement sans précédent de la critique littéraire. Dès le début du siècle, Proust dénonce le procédé critique de Sainte-Beuve qui consiste à commenter les œuvres à partir de la biographie des écrivains. Durant la seconde moitié du siècle, conjointement à l'éclosion de théories structuralistes, la critique multiplie ses outils d'analyse. Peut-être malgré elle, la critique devient un genre autonome. Parmi ses théoriciens les plus célèbres, on trouve notamment Tzvetan Todorov, Roland Barthes, Gérard Genette, Marthe Robert, Georg Lukàcs, ou Mikhaïl Bakhtine.

Dans ce foisonnement de tendances, les tons et les styles s'enchevêtrent. Bien sûr, les genres que sont le théâtre, le roman et la poésie existent toujours. Mais, plus on avance dans le siècle, plus il devient difficile de distinguer le courant précis auquel appartient telle ou telle œuvre. Le Nouveau théâtre par exemple, met en scène des personnages dont on ne sait plus très bien s'ils sont comiques ou tragiques. Il côtoie et ignore un théâtre plus populaire.

Dans le genre romanesque, à l'humanisme des romanciers du début du siècle fait suite une littérature préoccupée par le problème de l'existence. Les personnages sont en proie à un monde qui les dépasse et, comme Bardamu dans Voyage au bout de la nuit de Céline, rejettent les valeurs-repères en constatant l'absurdité du monde.

La poésie, quant à elle, s'autonomise peu à peu. Chaque poète tend à développer une écriture qui lui est propre, sans se rattacher à un courant spécifique comme c'était encore le cas chez les poètes surréalistes. Au début du siècle, Paul Valéry (1871-1945) adopte une écriture soucieuse de la forme et se pose lui-même en théoricien de la poésie. Loin des grands courants, il annonce, dans ses Cahiers, une esthétique du fragment dont ce qu'il est convenu d'appeler la "post-modernité" se souviendra. Les poètes ultérieurs, en particulier Francis Ponge (1899-1988), Henri Michaux (1899-1984), René Char (1907-1987), Yves Bonnefoy (né en 1923), ou encore Philippe Jacottet (né en 1925), s'interrogent sur le véritable lieu de la poésie, et sur son pouvoir d'évocation. Ils ont en commun de questionner le langage, ce qui explique sans doute pourquoi leur travail poétique se double d'un travail de critique littéraire souvent extrêmement lucide.


Des écrivains liés à leur temps

·Des apports de la science...

Les travaux de Freud ont permis un approfondissement sans précédent de la connaissance de J'esprit humain. Les années 20 voient le surréalisme intégrer la psychanalyse à la création artistique. La sexualité, le rêve, le merveilleux perçu dans la vie quotidienne sont réhabilités dans une perspective de libération de l'homme.

... à la nécessité du choix.

La barbarie guerrière, « la bête immonde» (Brecht) du nazisme, la volonté de certains Peuples d'entrer dans le combat politique trouvent un écho dans la littérature comme dans les rapports des écrivains au monde. Proust clôt, pour un temps, un univers dans lequel J'écriture se justifie elle-même Face à la mort et à la révolte, l'écrivain se fait témoin de la conscience de son temps et acteur qui choisit son camp. Barbusse (Le feu), Apollinaire (Calligrammes), Céline (Voyage au bout de la nuit) traduisent le désespoir d'une génération massacrée dans les tranchées. Si Drieu la Rochelle, Rebatet ou Brassillach militent sous la bannière nazie, Malraux, Éluard, Aragon s'engagent par leur plume et par leurs actes contre l'oppression barbare.

Le temps des doutes. Cette lutte entre le bien et le mal ne peut rester homogène : les procès de Moscou, la connaissance de l'oppression stalinienne brisent pour beaucoup les espoirs nés dans la révolution. L'unité, maintenue par l'urgence, se rompt Dès la fin de la guerre, à l'exigence du militantisme, succède le sentiment de l'absurdité del'existence et du monde. Sartre (La Nausée) incarne ce courant existentialiste, tandis que Camus élabore une morale humaniste qui cherche à dépasser les conflits de classe

Les voies nouvelles

- Roman et poésie. Comme un écho tardif à l'art abstrait dans le domaine de la peinture, le Nouveau Roman replace l'écriture au centre de la littérature, Dans un monde instable et angoissant, dans lequel les « lendemains qui chantent » paraissent fermés, la théorie de l'art pour l'art semble trouver une nouvelle jeunesse. Michel Butor, Alain Robbe-Grillet, Robert Pinget, Claude Simon réinventent les règles de récits qui se détachent du roman cher au XIX, siècle. René Char, Saint-John Perse, Henri Michaux trouvent les voies d'une poésie renouvelée qui se justifie elle-même.

Conclusion provisoire

- Loin de présenter un déroulement linéaire la littérature du XX, siècle exprime simultanément de multiples recherches qui s'entrecroisent. La mise en lumière de certaines étapes ne doit pas taire oublier ce foisonnement et ces juxtapositions ~ Montherlant est joué sur les scènes parisiennes en même temps que Ionesco, François Mauriac écrit Thérèse Desqueyroux en 1927, trois ans après la publication du premier Manifeste du surréalisme. Cette diversité est une richesse essentielle du siècle. Elle paraît aujourd'hui compromise par la toute puissance des nouveaux média (radio, cinéma, télévision) qui menacent le statut de l'écrivain et la place de son oeuvre dans la société.

Courants littéraires

Surréalisme
• Nouveau roman
• Oulipo

Le surréalisme

Le surréalisme est un important mouvement de pensée de l'entre-deux-guerres. Le point de départ est, en France, la publication par André Breton, en 1924, du Manifeste du surréalisme, qui donne sa cohérence à l'entreprise. Le mouvement souhaite que soit accordé à ses productions, tant linguistiques que plastiques, le statut d'expérimentation scientifique : tentative pour explorer en profondeur à la fois le monde (notamment sa réalité cachée) et la pensée (notamment l'inconscient), et pour donner de l'un et de l'autre une connaissance totale. le mouvement etait a la base un projet littéraire mais il a été adapté au arts visuels.
L'écrivain à succès Maryse Choisy profita du mouvement pour en créer un contraire, qu'elle baptisa avec humour le suridéalisme. Mais bien que la popularité de ses ouvrages ne souffre en rien de cette initiative, ce mouvement dont elle se réclamait disparut de lui-même.

L'aventure internationale


C'est en hommage à Guillaume Apollinaire, qui venait de mourir (1918), qu'André Breton, Francis Banguet et Philippe Soupault décidèrent d'appeler surréalisme ce « nouveau mode d'expression pure ». En fait, celui-ci rejoignait le « supernaturalisme » de Gérard de Nerval et des romantiques allemands, et d'une certaine façon, également, le « surnaturalisme » d'Emmanuel Swedenborg et de Charles Baudelaire. Cette aventure (« une attitude inexorable de sédition et de défi ») passe par l'appropriation de la pensée d'Arthur Rimbaud (« changer la vie »), de celle de Karl Marx (« transformer le monde ») et des recherches de Sigmund Freud. En outre, l'expérimentation surréaliste fait appel à des techniques de création (écriture automatique, sommeil hypnotique, « cadavre exquis », écriture collective, interrogation du « hasard objectif », prise de drogues hallucinogènes) qui rendent inopérants les critères esthétiques traditionnels : la « poésie » est ici avant tout moyen de connaissance de la réalité et du psychisme, et si la « beauté » en résulte, c'est comme produit d'une activité inconsciente occultée par des siècles de rationalisme.

Dans le Premier Manifeste du Surréalisme (1925), on peut lire ces deux définitions :

• « Surréalisme, n. m. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. » ;

• « Encycl. Philos. Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d'associations négligées jusqu'à lui, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. Il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à se substituer à eux dans la résolution des principaux problèmes de la vie. »

Les œuvres des surréalistes qui se situent aux confins du rationnel et de l'irrationnel, de la réalité et du rêve, exaltent aussi l'amour et l'érotisme comme fusion du moi avec la vie universelle : Philippe Soupault, Rose des vents (1920) ; André Breton, Clair de terre (1923), Nadja (1928) ; Benjamin Péret, Le Grand jeu (1928) ; Louis Aragon, le Libertinage (1924), le Paysan de Paris (1926), le Mouvement perpétuel (1926); Paul Éluard, Mourir de ne pas mourir (1924), Capitale de la douleur (1926), l'Amour la poésie (1929).

À la mouvance surréaliste appartient également Robert Desnos, célèbre pour sa pratique du sommeil hypnotique. En marge du surréalisme, Jean Cocteau est étroitement mêlé à la bohème parisienne, tandis qu' Antonin Artaud, exclu du groupe en 1926, compose une prose poétique « hallucinée ».

D'autre part, les surréalistes ont réhabilité ou fait découvrir des auteurs comme le marquis de Sade, Gérard de Nerval, Lautréamont ; des secteurs ignorés de la production littéraire comme le roman noir.

Le surréalisme connaît une fortune particulière dans la littérature française de Belgique. Paul Nougé, dont la poésie présente un aspect ludique très marqué, fonde en 1924 un centre surréaliste à Bruxelles avec les poètes Camille Goemans et Marcel Lecomte. Le surréalisme belge prend ses distances à l'égard de l'écriture automatique et de l'engagement politique du groupe parisien. L'écrivain et collagiste ELT Mesens fut l'ami de René Magritte, les poètes Paul Colinet, Louis Scutenaire et André Souris appartiennent également au courant.

Le surréalisme exercera une action stimulante sur le développement de la poésie espagnole, mais à la fin des années 1920 seulement et en dépit de la méfiance suscitée par l'irrationalisme inhérent à la notion d'écriture automatique. Ramón Gómez de la Serna définit ses rapprochements insolites, « greguerios », comme « humour + métaphore ». Le courant « ultraïste » déterminera un changement de ton chez les poètes de la « Génération de 27 », Lorca, Alberti, Aleixandre et Cernuda.

Les principes surréalistes se retrouvent en Scandinavie et en URSS. Le « poétisme » tchèque peut être considéré comme une première phase du surréalisme. Il s'affirme dès 1924 avec un manifeste publié par Karel Teige, qui conçoit la poésie comme une création intégrale, donnant libre cours à l'imagination et au sens ludique. Ses représentants les plus éminents furent Jaroslav Seifert et surtout Nezval, dont Soupault souligna l'audace des images et symboles. Le mouvement surréaliste yougoslave entretient d'étroits contacts avec le courant français grâce à Marko Ristió.

En dépit d'une perte de prestige à partir de 1940, le surréalisme a existé comme groupe jusqu'aux années 1960, en se renouvelant au fur et à mesure des départs et des exclusions.

L'écriture automatique

Par l'écriture automatique, les surréalistes ont voulu donner une voix aux désirs profonds, refoulés par celle de la société, cette « violente et traîtresse maîtresse d'école », selon le mot de Michel de Montaigne. L'objet surréaliste ainsi obtenu a d'abord pour effet de déconcerter l'esprit, donc de « le mettre en son tort ». Peut se produire alors la résurgence des forces profondes, l'esprit « revit avec exaltation la meilleure part de son enfance ». On saisit de tout son être la liaison qui unit les objets les plus opposés, l'image surréaliste authentiquement est un symbole. Approfondissant la pensée de Baudelaire, André Breton compare, dans Arcane 17, la démarche du surréalisme et celle de l'ésotérisme : elle offre « l'immense intérêt de maintenir à l'état dynamique le système de comparaison, ce champ illimité, dont dispose l'homme, qui lui livre les rapports susceptibles de relier les objets en apparence les plus éloignés et lui découvre partiellement le symbolisme universel. »

Le peintre Max Ernst, de son côté, découvre pour son art une méthode analogue à l'écriture automatique, méthode que déjà Léonard de Vinci avait esquissée. Frappé par un plancher d'auberge dont les lavages avaient accentué les rainures, il pose sur elles au hasard une feuille et frotte à la mine de plomb. « En regardant attentivement les dessins ainsi obtenus, les parties sombres et les autres plus claires, je fus surpris de l'intensification subite de mes facultés visionnaires et de la succession hallucinante d'images contradictoires. »

Changer l'homme

Le mouvement Dada était antibourgeois, antinationaliste et provocateur. Mais, aux yeux des surréalistes, l'artiste a une responsabilité politique et morale, son œuvre est susceptible de transformer l'Homme. « Nous n'acceptons pas les lois de l'Économie ou de l'Échange, nous n'acceptons pas l'esclavage du Travail, et dans un domaine encore plus large nous nous déclarons en insurrection contre l'Histoire. » (tract La Révolution d'abord et toujours). Ces principes débouchent sur l'engagement politique : certains écrivains surréalistes adhèrent, temporairement, au Parti communiste français.

Aucun parti, cependant, ne répondait exactement aux aspirations des surréalistes, ce qui fut à l'origine des tensions le Parti communiste français. André Breton n'a pas de mots assez forts pour flétrir « l'ignoble mot d'engagement qui sue une servilité dont la poésie et l'art ont horreur. » Dès 1930, pourtant, Louis Aragon acceptait de soumettre son activité littéraire « à la discipline et au contrôle du parti communiste ». La guerre fit que Robert Desnos et Paul Eluard le suivirent dans cette voie pendant quelques années. Condamnation de l'exploitation de l'Homme par l'Homme, du militarisme, de l'oppression coloniale, des prêtres pour leur œuvre qu'ils jugent obscurantiste, et bientôt du nazisme, volonté d'une révolution sociale, ; et, plus tard, enfin, dénonciation du pragmatisme de l'Union Soviétique, tels sont les thèmes d'une lutte que, de la guerre du Maroc à la guerre d'Algérie, les surréalistes ont menée inlassablement. Ils ont tenté la synthèse du matérialisme historique et du mysticisme, en se situant au carrefour de l'anarchisme, et de l'utopie marxiste, fermement opposés à tous les fascismes et aux religions.

Quelques surréalistes célèbres

• Louis Aragon ; Jean Arp ; Antonin Artaud ; Boris Vian ; André Breton ; Luis Buñuel ; Claude Cahun ; René Char ; René Crevel ; Salvador Dali ; Robert Desnos ; Jean-Pierre Duprey ; Paul Éluard ; Max Ernst ; Maurits Cornelis Escher ; David Gascoyne ; Radovan Ivsic ; Federico Garcia Lorca ; Michel Leiris ; René Magritte ; César Manrique ; André Masson ; Roberto Matta ; Mayo (peintre) ; Joan Miró ; Pierre Naville ; Mimi Parent ; Roland Penrose ; Benjamin Péret ; Francis Picabia ; Francis Ponge ; Raymond Queneau ; Man Ray ; Alfred Georges Regner ; Franklin Rosemont ; Shuzo Takiguchi ; Yves Tanguy ; Roger Vitrac ;

Nouveau roman

L'expression Nouveau roman est due à Émile Henriot qui l'employa dans un article du Monde, le 22 mai 1957. Ce terme regroupe des œuvres publiées à partir des années 1950, qui ont en commun un refus du genre romanesque classique : les intrigues et la psychologie des personnages passent au second plan, au profit d'un travail d'écriture qui veut profondément renouveler le genre romanesque.

Des auteurs en rupture

Malgré leur nom, les "Nouveaux romanciers" ne sont pas la première avant-garde littéraire. Mais à l'opposé de romanciers qui ont renouvelé l'écriture, comme Louis-Ferdinand Céline, ils réinventent leur style à chaque roman. Céline crée un style, résolument célinien, et y adhère par la suite ; pas les Nouveaux romanciers. Chaque livre se veut complètement nouveau, et est le lieu d'une expérimentation inédite sur l'écriture romanesque.

Repoussant les conventions du roman traditionnel, tel qu'il s'est imposé depuis le XVIIIe siècle et épanoui avec des auteurs comme Balzac ou Zola, le Nouveau roman se veut un art conscient de lui-même. La position du narrateur y est notamment interrogée : quelle est sa place dans l'intrigue, pourquoi écrit-il ? L'intrigue et le personnage, qui étaient vus comme la base de toute fiction, s'estompent eux-mêmes. Avec une orientation différente pour chaque auteur, voire pour chaque livre. Le jeu, ou "l'aventure", consiste à faire éclater les codes, notamment en s'imposant une contrainte.

Quelques nouveaux romanciers

• Michel Butor ; Marguerite Duras ; Claude Ollier ; Robert Pinget ; Jean Ricardou ; Alain Robbe-Grillet ; Nathalie Sarraute ; Claude Simon.

OULIPO

OULIPO est l'acronyme d'OUvroir de LIttérature POtentielle.
Premier d'une longue série d'ouvroirs rassemblés sous le terme Ouxpo, à prononcer « Ou-X-Po », le X se devant de représenter une syllabe articulable, l'Oulipo est une association fondée en 1960 par l'écrivain et poète Raymond Queneau et le mathématicien François Le Lionnais, d'abord instituée sous le nom de SLE (Sélitex: séminaire de littérature expérimentale). La première réunion de l'Oulipo eut lieu le 24 novembre 1960.

Présentation

Cette association comprend des écrivains, certains célèbres tels que Italo Calvino ou Georges Perec, mais aussi des personnalités ayant une double compétence comme les mathématiciens et écrivains Jacques Roubaud ou Claude Berge (développeur de la Théorie des graphes). Considérant que les contraintes formelles sont un puissant stimulant pour l'imagination, l'Oulipo s'est fixé plusieurs objectifs regroupés en deux courants :

• un courant synthétique, chargé d'imaginer et d'expérimenter des contraintes littéraires nouvelles, comme le résume une de leurs propres définitions :« Oulipiens: rats qui ont à construire le labyrinthe dont ils se proposent de sortir. »

• un courant analytique, chargé de rechercher les « plagiaires par anticipation ». Plus clairement, le but est d'étudier les œuvres du passé à la lumière des nouveaux moyens créés par le courant synthétique.

Le courant synthétique est le plus actif et surtout le plus spectaculaire. On lui doit notamment l'invention de la méthode S plus n, la littérature combinatoire, qui permit à Raymond Queneau d'écrire Cent mille milliards de poèmes mais aussi de poèmes booléens basés sur la théorie des ensembles ou des « poèmes à métamorphoses pour rubans de Möbius »

Le courant analytique a produit des œuvres historiques comme une histoire du lipogramme par Georges Perec (La Disparition) mais aussi une analyse formelle de la relation « X prend Y pour Z » et son application à différents styles littéraires parmi d'autres études.

Ce mouvement a des ancêtres dans l'aventure littéraire européenne, en particulier les Grands rhétoriqueurs du début de la Renaissance (fin du XVIe siècle). Ils ont en effet expérimenté beaucoup des possibilités de la langue : jeux de mots, techniques lettristes et contraintes oulipiennes avant la lettre, par exemple des poèmes mots-croisés pouvant se lire dans tous les sens... ces pré-oulipiens ont pour l'Oulipo le titre de « plagiaires par anticipation ».
Les premiers travaux de littérature potentielle ont été publiés par le Collège de ’Pataphysique, science à laquelle Alfred Jarry a voué son existence.

Membres

Voici la liste des membres de l'OuLiPo en 2005. Les membres le restent après leur mort (ils sont excusés pour cause de décès).
Noël Arnaud, Valérie Beaudouin, Marcel Bénabou, Jacques Bens, Claude Berge, André Blavier, Paul Braffort, Italo Calvino, François Caradec, Bernard Cerquiglini, Ross Chambers, Stanley Chapman, Marcel Duchamp, Jacques Duchateau, Luc Etienne, Frédéric Forte, Paul Fournel, Anne Garetta, Michelle Grangaud, Jacques Jouet, Latis, François Le Lionnais, Hervé Le Tellier, Jean Lescure, Harry Mathews, Michèle Métail, Ian Monk, Oskar Pastior, Georges Perec, Raymond Queneau, Jean Queval, Pierre Rosenstiehl, Jacques Roubaud, Olivier Salon, Albert-Marie Schmidt.

Livres

Pour plus d'informations, on pourra se reporter aux principaux ouvrages en français :

• La littérature potentielle
• Atlas de littérature potentielle

tous deux écrits sous le nom collectif de l'« Oulipo » et publiés chez Folio essais.

• Abrégé de littérature potentielle
• Maudits

tous deux écrits sous le nom collectif de l'« Oulipo » et publiés chez Mille & une nuits (n°379 & 419).

• Moments oulipiens au Castor Astral

Il existe d'autres ouvroirs : par exemple l'ouvroir de musique potentielle (Oumupo), l'ouvroir de bande-dessinée potentielle (Oubapo), tous basés sur le principe de l'Ou-X-Po.

D'autres livres oulipiens

Par George Perec:

• La Vie, mode d'emploi, Hachette Poche
• La Disparition, Denoël
• Les Revenentes, Julliard
• Penser / Classer, Hachette
• Je me souviens...

Par Raymond Queneau:

• Exercices de style, Folio
• Cent mille milliards de poèmes, Gallimard
Par Italo Calvino:
• Il castello dei destini incrociati, Einaudi (Le Château des destins croisés, Point-Seuil)

La fin du siècle

Mais le XXe siècle est pour L’Europe , un siècles de guerre : guerre de 1914-1918 et de 1939-1945 , guerres coloniales .Elle diffèrent de celles des siècles précédents par leur ampleur et par le nombre élevé de victimes. L’homme du XXe siècle en Europe vit dans l’angoisse de la guerre et du déclin européen.

Littérature de l'entre deux-guerres

(1918-1939 ) Période importante de renouveau dans tous les genres : c'est la naissance de la littérature moderne, mais les auteurs connaissent un succès souvent plus intellectuel que populaire

Le roman :

Le renouveau technique du roman :

André Gide : multiplie les intrigues et les points de vue ; invente le roman sur le roman. Les Caves du Vatican (1914), Les Faux-Monnayeurs (1925).

Marcel Proust : révolutionne le style, la conception linéaire de l'action et la morale bourgeoise ; aborde l'art, le souvenir et l'amour. À la Recherche du temps perdu (1913-1927).

Louis Ferdinand Céline : écrit comme on parle ; mélange les tons, du comique au désespoir. Voyage au bout de la nuit (1932), Mort à crédit (1936).

Les romanciers catholiques : question du mal, du salut, angoisse métaphysique.

François Mauriac : Le Baiser au lépreux (1922), Thérèse Desqueyroux (1927).

Georges Bernanos : Sous le soleil de Satan (1926), Journal d'un curé de campagne.

Julien Green : Adrienne Mesurat (1927), Le Visionnaire (1934).


Le roman-fleuve : fresques de familles bourgeoises sur fond d'histoire contemporaine.


Roger Martin du Gard : Les Thibault (1922-1940)

Jules romains: Les Hommes de bonne volonté (1932-1947)

Georges Duhamel : Chronique des Pasquier (1933-1945)

Aragon : Cycle du Monde réel (1933-1951)

André Malraux, romancier des révolutions : Les Conquérants (1928), La Condition humaine (1933), L'Espoir (1937).

La poésie :

Guillaume Apollinaire : poésie très libre ; abolit la ponctuation ; images et vocabulaire insolites. Alcools (1913) ; Calligrammes (1918).

Le Surréalisme : Mouvement capital pour la modernité (plusieurs arts).
Essaie de libérer l'imaginaire et l'image poétique qui reflète la vie inconsciente, de retranscrire par des automatismes littéraires la vie psychique inconsciente.

Pratique le rêve éveillé, l'écriture automatique pour échapper à la dictature de la raison : revalorisation de l'inconscient, de l'imagination, de la folie et du hasard.
La beauté est violente et convulsive, l'esthétique est un choc (dérèglement de tous les sens). Le vrai amour doit être fou (célébration de la femme).

Rejette toute forme de morale ou de moralité, toute règle de goût (surtout bourgeois), d'utilité, de propagande, de rationalité ou de conformisme (révolte permanente).Tristan Tzara, André Breton, Paul Éluard, Robert Desnos, Louis Aragon...


Le théâtre :


le renouveau du théâtre français.

Giraudoux : revient aux mythes occidentaux, en les modernisant complètement. Théâtre très littéraire et souvent philosophique. Amphitryon 38 (1929), Intermezzo (1933), La Guerre de Troie n'aura pas lieu (1935).
Anouilh : Théâtre grinçant et parfois absurde, au sujet du bien et du mal. Antigone (1944).
Artaud : (1938) préconise un théâtre cruel et brutal.


CLAUDEL (Paul), 1868-1955

Paul Claudel est né à Villeneuve-sur-Fère en 1868. Très marqué par la poésie de Rimbaud, il est également en proie à un doute spirituel qu'une brusque conversion religieuse, à l'âge de dix-huit ans, viendra apaiser. Il fréquente les réunions de Mallarmé et compose ses premières œuvres pour le théâtre, Tête d'or en 1889, et La Ville en 1890. Il est reçu premier au concours des Affaires étrangères, et devient diplomate tout d'abord en tant que vice-consul à New York, puis comme consul en Chine où il séjourne quatorze ans. Cette période de sa vie est marquée par une incroyable fécondité littéraire : il publie un recueil de vers en 1900, Connaissance de l'Est, puis Le Partage de midi en 1906, et Cinq Grandes Odes en 1910. Nommé consul général à Francfort en 1911, puis à Hambourg en 1913, il est ensuite en poste successivement à Copenhague (1919), Tokyo (1922), Washington (1927), puis Bruxelles (1933). Durant cette période, il poursuit son activité littéraire en composant une trilogie dramatique entre 1910 et 1916 : L'Otage, Le Pain dur, Le Père humilié, puis L'Annonce faite à Marie en 1912, et Le Soulier de satin en 1923. Mis à la retraite, il se retire dans sa propriété de Brangues et se consacre à une méditation sur les textes bibliques comme en témoignent la publication de Présence et Prophétie en 1942, puis L'Apocalypse en 1952. Il connaît durant les dernières années de sa vie, une notoriété grandissante : il est élu à l'Académie française en 1946, et ses pièces sont de plus en plus jouées. Claudel meurt au faîte de sa gloire en 1955.

Le frère de Camille Claudel est à la rencontre d'une multitude d'influences. Tout d'abord marqué par le symbolisme et les penseurs catholiques, il est sensibilisé par son voyage en Chine à la pensée orientale. Il apprécie également Wagner, ainsi que les tragiques grecs, et découvre chez les dramaturges espagnols une nouvelle matière pour ses œuvres. Ses écrits, d'une incroyable richesse, sont empreints d'un lyrisme qui donne à son inspiration chrétienne une force que l'on ne trouve nulle part ailleurs dans le théâtre du XXe siècle.

L'univers des drames claudéliens est, selon son propre néologisme, une "co-naissance du monde", c'est-à-dire une attitude poétique cherchant à saisir le mouvement de la vie à travers l'existence des hommes, et l'évocation des éléments naturels. Cette vision cosmique dépasse les limitations spatiales et temporelles et se traduit, dans ses pièces, par une abondance baroque qui va de pair avec leur longueur. C'est, par exemple, le cas dans Le Soulier de satin où Claudel prend des libertés avec les règles classiques des unités de temps et de lieu. Les personnages y voyagent aux quatre coins du monde. Le héros du drame, Rodrigue de Manacor, subit le déchirement entre son désir de conquêtes, et la révélation de ses aspirations spirituelles grâce à dona Prouhèze. Ainsi se dessine l'opposition entre le céleste, qui renvoie à la sainteté et à la grâce, et le terrestre, qui renvoie au vice. Dans ce drame, Claudel cherche à mettre en scène l'universalité du message chrétien, et l'intrigue de la pièce retrace les différentes étapes de cet itinéraire qui mène à la pleine conscience de la foi.

Ce lyrisme est animé par la volonté de faire sortir la littérature de l'obscurité dans laquelle elle a sombré au XIXe siècle. L'enthousiasme s'y mêle à une foi chrétienne indéracinable, certaine que la seule et unique finalité de tous les êtres est en Dieu. Cela va jusqu'à déterminer la forme des écrits de Claudel : plutôt que de choisir le vers régulier, trop marqué par la tradition poétique, il adopte une forme plus lâche, à laquelle on a donné le nom de "verset", tant elle rappelle les Évangiles. Celle-ci lui permet de suivre le souffle et toutes les intonations de la voix, et de faire entrer les mots à l'unisson avec la vibration de sa foi.

Œuvres principales :

• Connaissance de l'Est (1895-1905).

• Tête d'or (1889).

• La Jeune Fille Violaine (1901).

• Le Repos du septième jour (1898).

• L'Échange (1901).

• Le Partage de midi (1905).

• Art poétique (1907).

• Cinq Grandes Odes (1910).

• L'Annonce faite à Marie (1912).

• Trilogie : L'Otage (1914), Le Pain dur (1918), Le Père humilié (1920).

• Le Soulier de satin (1923).

• Feuilles de saints (1925).

• Cent Phrases pour éventails (1925).

• Réflexions et Propositions sur le vers français (1925).

• Le Livre de Christophe Colomb (1929).

• Présence et Prophétie (1942).


VALÉRY (Paul), 1871-1945

Paul Valéry est né en 1871 à Sète. Il fait ses études à Montpellier et s'établit à Paris en 1894. Il rencontre Mallarmé et Gide, et publie ses premiers vers. À la suite d'une remise en cause violente de ses conceptions esthétiques, il délaisse pour un temps la poésie et compose deux essais en prose, l'Introduction à la méthode de Léonard de Vinci en 1895, et La Soirée avec M. Teste en 1896. Il s'y livre à des réflexions sur le processus de la connaissance, et sur les lois qui régissent la vie de l'esprit. Jusqu'en 1917, Valéry reste à l'écart de la vie littéraire et étudie les mathématiques et la philosophie. Il travaille à l'agence Havas et compose, pendant ses loisirs, un poème symboliste, La Jeune Parque. Le succès remporté par cette œuvre l'incite à publier ses vers de jeunesse en 1920, puis de nouveaux poèmes qu'il rassemble dans le recueil intitulé Charmes. Il n'abandonne pas pour autant la prose et compose deux dialogues inspirés par la forme des dialogues platoniciens : L'Âme et la Danse, et Eupalinos qui paraissent en 1923. De plus en plus célèbre, il fréquente les personnalités importantes de son temps. Élu à l'Académie française en 1927, puis nommé professeur de poétique au Collège de France en 1937, il est reconnu de tous. Il publie de nombreux essais et textes en prose comme, par exemple, Regards sur le monde contemporain (1931), ou d'autres qu'il rassemble dans les quatre tomes des Variétés qui sont publiés entre 1924 et 1944. Il livre également au public certains fragments de son journal intime dans le recueil intitulé Tel quel (1941). Les années de guerre renforcent son pessimisme quant au sens de l'Histoire, et il meurt un an après la Libération de Paris.

Valéry introduit dans la poésie du XXe siècle une dimension intellectuelle et abstraite. Remettant en question le mythe de l'inspiration, qu'incarne la Muse du poète, il envisage la création poétique comme un long travail de traduction des émotions. Mais à la différence de ceux des romantiques, les vers de Valéry veulent concilier sensualité et rigueur formelle. Aussi reprend-t-il à son compte la clarté de la versification classique. Mais, comme chez son maître à penser Mallarmé, l'écriture poétique l'inquiète. Il laisse ainsi parfois deviner dans ses vers la difficulté qu'il éprouve à choisir les mots. Valéry aborde à de nombreuses reprises cette question de l'écriture, dans ses essais, où il donne à cette entité abstraite qu'est le langage une place prépondérante. L'écrivain doit revenir sur lui-même pour contempler le travail de l'esprit. Ce narcissisme intellectuel relègue le poète à une place d'intercesseur entre le monde réel et l'univers créé par la langue poétique. Pour atteindre la Beauté, il faut donc user de tous les procédés de style que la langue autorise en exploitant l'infinie ressource de l'art poétique.

S'intéressant à tout, Valéry a écrit sur la science, la philosophie, la psychologie, le temps, l'art, la technique, ou encore la politique et l'Histoire. Dans ses Cahiers, dont il entreprend la rédaction dès les années 1890, il approfondit ces thèmes. En les livrant partiellement au public à travers des publications successives, il expose des réflexions qui se succèdent sans unité d'ensemble, et comme issues de brusques prises de conscience. Pourtant, ce sont autant d'extraits qui éclairent son œuvre, et annoncent des préoccupations proches de celles que l'on trouvera chez les écrivains d'après-guerre. Par ailleurs, ces recueils de pensées mettent au jour tout le travail sous-jacent qui accompagne l'écriture poétique. Jamais présentée comme définitivement achevée, la littérature est pour Valéry, toujours à l'état de tentative, car elle est, pour reprendre ses propres termes, cet "essai de représenter ou de restituer par les moyens du langage articulé, ces choses ou cette chose que tentent obscurément d'exprimer les cris, les larmes, les caresses, les baisers, les soupirs, etc." Alors que, dans ces années, le surréalisme bat son plein, l'œuvre de Valéry est une parfaite illustration de l'idée que la raison et l'art, loin de s'opposer, peuvent aller de pair et se valoriser réciproquement.

Œuvres principales :

• Introduction à la méthode de Léonard de Vinci (1895).

• La Soirée avec M. Teste (1896).

• La Jeune Parque (1917).

• Album de vers anciens, (1920).

• Charmes (1929).

• L'Âme et la Danse (1923).

• Eupalinos ou l'architecte (1921).

• Variété(1924-1944).

• Tel Quel (1941-1943).

• Regards sur le monde actuel (1934).
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